1. |
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Moi, j’espérais qu’un beau jour
Mes parents ne seraient plus sourds
Et me guideraient en vieux sages
Sherpas dans les montagnes de l’âge
J’imaginais qu’ils m’attendraient
En vénérables du sommet
Bien assis par-dessus leurs peurs
Au-delà des grands doutes de mon cœur
Qu’ils me parleraient de la vie
Et de comment on vieillit
J’espérais comme un mode d’emploi
Pour me comprendre, mais au lieu de ça :
Mes parents sont racistes
C’est triste à dire
Mes parents sont racistes
C’est triste à dire
Aujourd’hui comme hier
Je modérais leurs commentaires
Plus virulents que des fachos
Skinheads, Atalantes ou louveteaux
Ça donne pas le gout de l’empathie
D’accompagner leurs maladies
Juste d’y penser le front me plisse
C’est dur d’aimer ses racistes
Je sais ce sont mes origines
Mais leurs gènes me gênent -Fuck you, Darwin !
Et ce fossé d’génération
Nous conduit à Baie Déception :
Mes parents sont racistes
C’est triste à dire
Mes parents sont racistes
C’est triste à dire
Je suis un orphelin idéologique
Un poisson sans mer
Un père sans repères
Un Jacques sans frères
Abandonné au monde
Entre le soleil et l’ombre
Je porte en moi la solitude
De la multitude
Je roule vers la maison
En cette belle saison
Des réjouissances familiales
Et des tortures… mentales
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2. |
Tranchées
02:43
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Ah! Ç’a pas l’air punk la nuance
Mais quand tout le monde se lance
Que la polarisation est immense
Et que partout se lynchent les genses
Quand le chialage est conforme
Pour peser contre la norme
Le punk cherche une nouvelle forme
Assis sur son curriculum
Des solutions simples
Quand rien n’est tranché
Ne sauraient nous convaincre
Ne sauraient que creuser d’autres tranchées
Mon intensité en chanson
Mime l’intensité de l’adhésion
Au bonheur désincarné
Des humains désorientés
Alors, empli de moi-même
Je me présente sur cette scène
Je deviens ivre de mon volume
Même si j’résonne comme une enclume
J’y vais …
Des solutions simples
Quand rien n’est tranché
Ne sauraient nous convaincre
Ne sauraient que creuser d’autres tranchées
Dans ta tête là, à quel point est-ce que je suis démuni
Pour que tu me proposes une solution aussi simple?
Pour que tu m’expliques la complexité de la vie
Avec des slogans?
Non, mais sérieusement
Tu penses que c’est pas plus compliqué qu’ça?
Des solutions simples
Quand rien n’est tranché
Ne sauraient nous convaincre
Ne sauraient que creuser d’autres tranchées
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3. |
Bouteille à Bonhomme
02:15
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À force de caresser le cadre
Couronner des duchesses glabres
Et désinfecter la ville
La fête reste belle et servile
Lancer une bouteille à Bonhomme
C’est r’conquérir la fête
Lancer une bouteille à Bonhomme
C’est redonner au Carnaval
Sa première raison d’être
Déjà qu’à l’année longue
On ravale nos diphtongues
On s’enferme dans nos têtes
Dans le palais du paraitre
Lancer une bouteille à Bonhomme
C’est r’conquérir la fête
Lancer une bouteille à Bonhomme
C’est redonner au Carnaval
Sa première raison d’être
Partout, je ne vois que parades
Démonstrations, façades
Des mascottes creuses
Bouches joyeuses
Pendant qu’leurs porteurs
Meurent à l’intérieur
Et que la coutume
Se butte aux costumes
Partout, je ne vois que parades
(conquérir la fête)
Démonstrations, façades
(conquérir la fête)
Des mascottes creuses
(conquérir la fête)
Bouches joyeuses
Pendant qu’leurs porteurs
(conquérir la fête)
Meurent à l’intérieur
(conquérir la fête)
Et que la coutume
(conquérir la fête)
Se butte aux costumes
Wo!
Lancer une bouteille à Bonhomme
C’est r’conquérir la fête
Lancer une bouteille à Bonhomme
C’est redonner au Carnaval
Sa première raison d’être
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4. |
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Je traversais le stationnement
De la salle d’entrainement
Mes biceps pulsaient comme Thor
J’écoutais du son d’mort
Soudain d’in VUS
Une femme en détresse
La poussette slochée dans’ neige
Calée creux jusqu’au siège
J’enlève un écouteur
Je cours vers elle de bon cœur :
« Hé! Madame, hé!
Non, je ne viens pas vous varger »
Ah!
Cette anecdote souligne
Malgré la colère ambiante
Qu’il est possible d’être gentil
Sur une musique méchante
Laissez-moi vous aider
L’hiver est une calamité
Elle a un garçon pas vieux
J’y souris plus que je peux
Elle me dit c’est bien aimable
Cette femme au hijab
On pousse, la poussette se dépogne
Elle entend mon bassdrum
Je lui dis : « mon son est fort
C’est pour plus de confort »
Elle prend mon écouteur
Et le pose sur son cœur
Ah!
Cette anecdote souligne
Malgré la colère ambiante
Qu’il est possible d’être gentil
Sur une musique méchante
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5. |
T'es simple
01:59
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Mettons cartes sur table
On s’rait capable de ralentir
Même de le faire vite s’rait faisable
J’ai l’air de me contredire
Mais on pourrait simplifier le calcul
Arrêter la surpêche de l’Amazon
Fermer le compte, changer la formule
Faire local pour refaire le monde
T’es simple
Mais pas simplet
T’es simple, mais pas simplet
On sait désormais
Que l’évolution
Privilégie le progrès
Par simplification
Moi, j’veux rien acheter
Et exploiter personne
Mais pour la simplicité
Encore je consomme
Si je rêve au néant
Et à la brise marine
À l’intérieur, je sens
Que j’fais vivre des usines
T’es simple
Mais pas simplet
T’es simple, mais pas simplet
On devient complexe et lourd
Pour faire simple
On fait de grands détours
Juste pour manger un peu d’E. coli
En salade t’engages trente amis
Tu t’crées un empire, c’est atroce
Toi qui as jamais même voulu être boss
Boss?... fuck off !
T’es simple
Pas simplet
T’es simple, mais pas simplet
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6. |
Encore un platiste
02:31
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Dans un monde d’incertitudes
C’est une rose sans nord ni sud
C’est un phare de lumière mate
Le partisan de la Terre plate
Rien du retour des saisons
N’ébranlera ses convictions
Rien du jour, rien de la nuit
Mais il t’en parle jusqu’à Dégelis
Encore un platiste !
Jusqu’où faut-il débattre
Ou en avoir rien à battre ?
Encore un platiste !
Encore un platiste !
Jusqu’où faut-il débattre
Ou en avoir rien à battre !?
J’parle de circumnavigation
Je propulse le postillon
Su’l « p » du pendule de Foucault
Mais il résiste à mon assaut
Il dit qu’si la terre ‘tait ronde
L’eau glisserait en bas du monde
Et qu’si je peux y voyager
C’est parce que c’est plat sous mes pieds
Encore un platiste !
Jusqu’où faut-il débattre
Ou en avoir rien à battre ?
Encore un platiste !
Encore un platiste !
Jusqu’où faut-il débattre
Ou en avoir rien à battre !?
Devant tant de sombres crétins
Je trouve qu’il y a trop d’humains
Dans leur âme il fait si noir
Je les entends, je perds espoir
Encore les antivaccins
Dont certains sont reptiliens
Et voient des trainées de poison
Derrière les avions
« Le 11 septembre, j’peux pas y croire »
« Le virus vient du laboratoire »
Encore un numérologue
Qui me fait croire qu’y prend pas de drogue
Je vois s’élever les légions
De gens qui appuient QAnon
Et des évangélistes qui cherchent des pédosatanistes
Quand je pense aux complotistes
Pour moi, sont toutes platistes
Je comprends qu’y soient en perte de repères
Mais moi au moins, heille, j’me gère
« Tu te gères ? »
Je me gère!
J’me gère, j’suis en parfait contrôle de moi-même !
Parfait!
Tout est parfait !
Aaahh!!
Encore un platiste !
Jusqu’où faut-il débattre
Ou en avoir rien à battre ?
Encore un platiste !
Encore un platiste !
Jusqu’où faut-il débattre
Ou en avoir rien à battre !?
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7. |
Finir en cour
03:00
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Ils t’en redemandent des détails
Comme si y’espéraient qu’tu dérailles
Qu’tu t’invalides et que tu foires
Vas-tu te tromper un peu de date
Déjà yse caressent la cravate
Aux rayures de leurs victoires
«Regardez, c’est imprécis
Comment lui faire confiance ici ?
Croyez-moi, j’trouve ça dommage
Mais ça invalide le témoignage »
On se l’fait dire, on n’y croit pas
C’pas une société d’droit
Tu demandes justice
T’espères qu’elle aboutisse, mais…
« Est-ce que les évènements dont vous parliez hier
Vous ont occasionné des pertes financières ? »
Des pertes financières! Osti de comptable !
La souffrance, c’est pas computable !
Mais puisque vous tenez aux chiffres
Vous là, les cornes pis les griffes,
À 16 respires par minute
Ça fait 23 000 par jour de lutte
Fois sept ans de stagnation
Exposant l’autodestruction
Ça donne 115 millions de respires inachevés
115 millions de fois l’impression d’étouffer
On se l’fait dire, on n’y croit pas
C’pas une société d’droit
Tu demandes justice
T’espères qu’elle aboutisse, mais…
T’envisages d’être incivile
Devant cette structure inhabile
Mais si tu l’fais de jour
Tu vas finir en cour
On se l’fait dire, on n’y croit pas
C’pas une société d’droit
Tu demandes justice
T’espères qu’elle aboutisse, mais…
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8. |
La foudre et la crue
02:42
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J’ai attendu
Là, j’attends pus
Je veux la foudre
Je veux la crue
Je veux le feu et le déluge
Pour moi et pour mes juges
J’ai trop cru
Là, j’y crois pus
Je veux la foudre
Je veux la crue
Je nous en veux
J’en veux plus creux
L’eau des orages
Sur les barrages
Je veux servir de mise à ’terre
Je veux de l’eau et des éclairs
Je veux des cordes
Je veux des clous
Nouer les cœurs
Clouer les loups
Je veux qu’un éclair me rappelle
Et sentir fondre mes semelles
J’ai trop cru
Là, j’y crois pus
Je veux la foudre
Je veux la crue
Je veux l’orage
Plus de nuages
Je veux le ciel
Du potentiel
Je veux entendre des matières grises
Des idées qui galvanisent
Enwouèye !
J’ai trop cru
Là, j’y crois pus
Je veux la foudre
Je veux la crue
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9. |
Père Cthulhu
01:45
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C’était juste avant cinq heures
Dans une brume des grands malheurs
Je marchais vers le chenal
Quand j’ai vu que’que chose d’anormal
Mon étonnement fut des plus grands
Je calais dans’ vase de l’estran
Quand j’ai compris que la marée
Avait tout vidé
Je progressais avec ma canne
Descendant la faille de Logan
Je la cassais en m’embourbant
Dans un limon grouillant gluant
Le fond refaisait surface
Des ombres rampaient dans’ place
Soudain, ent’e les barbottes
J’ai aperçu une porte
L’écriteau était très clair
C’était un mal tentaculaire
Qui se perpétuait par en dessous
Pouponnière du Père Cthulhu
Je n’étais pas loin du havre
Partout, j’voyais des cadavres
Mais pas l’ombre d’un Cerbère
J’ai pas cogné, c’était ouvert
J’ai vu la carcasse de l’équité
De la justice, de la vérité
La compassion comme de raison
Avancée en putréfaction
Et l’humanisme écorché
Par les pinces du libre marché
Se mourait sentimental
Dans l’antre néolibéral
L’écriteau était très clair
C’était un mal tentaculaire
Qui se perpétuait par en dessous
Pouponnière du Père Cthulhu
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10. |
Les gens ne font rien
03:11
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Si je te disais en fait
Que ta mère ne fait rien
Que ton père ‘a rien faite
Que t’es un bon rien
Tu me dirais : « Tu te trompes !
Chris, j’ai une job stable ! »
Je dirais : « Tu me pompes !
Ta job est pitoyable ! »
Les employés font rien
Que jaser et luncher
Pendant que les patrons
Font rien que s’pavaner
Les gens occupés ne font rien
Au fond, les gens ne font rien
Les gens occupés ne font rien
Au fond, les gens ne font crissement rien
Rien pantoute !
Ton chef d’équipe fait rien
Que prendre tout le crédit
Et c’qui sera fait enfin
Sera frappé par le bris
Wo !
Devant la démonstration
De ta vie ridicule
Une marée de frustration
Dresse tes follicules
Vas-tu te lever
Toi, pour aider la nature ?
Non, tu vas t’en r’mettre
Aux générations futures
Les gens occupés ne font rien
Au fond, les gens ne font rien
Les gens occupés ne font rien
Au fond, les gens ne font crissement rien
La police ne fait rien
Elle protège le 1 %
Les avocats font rien
Que d’leur faire gagner du temps
Les bientôt-on-vous-revients
Entendus au CA
Se transformeront en rien
Ou, pire, en extras
Toi, tu ne déranges rien
Tu ne fais aucun effort
Alors, tu deviens rien
Comme si t’étais déjà mort
Tu voudrais faire le bien
Mais t’es ben que trop brûlé
Alors, ben tu fais rien
Tellement t’es occupé
Tu fais rien
Je fais rien
Y fait rien
On fait rien
Tu fais rien
Je fais rien
Y fait rien
On fait rien
Ah!!!
‘sti qu’on fait rien
Les gens occupés ne font rien
Au fond, les gens ne font rien
Les gens occupés ne font rien
Au fond, les gens ne font crissement rien
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11. |
Salut à toi
03:11
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Je nourris un grand respect
Pour les poissons forts
Qui ne souhaitent que la paix
Et qui rament et rament encore
Frôlant les filets maillants
Et les hameçons muets
Y s’accrochent dans le courant
Quand viennent les déchets
Nous savons les rires
Et le mépris supérieur
Qu’ils doivent pourtant souffrir
Et qui m’crèvent le cœur
Mais ils restent dignes
L’œil chaud et le sang-froid
Ils voient reluire la ligne
Ni prédateurs ni proies
Salut à toi l’humaniste
Salut à toi l’écologiste
Salut à toi l’amoureux
Une chance qu’on t’a contre eux
Je ne saurais rester calme à leur place
Ni durer dans l’effort
S’il fallait que je les remplace
Je serais un poisson mort
Pour ces combats que tu gagnes
Ces luttes trop grandes pour moi
Ces blessures que tu soignes
Merci, salut à toi !
Salut à toi l’humaniste
Salut à toi l’écologiste
Salut à toi l’amoureux
Une chance qu’on t’a contre eux
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